Le ronflement chez la femme est un trouble du sommeil fréquent, bien que souvent tabou. Hormones (ménopause, grossesse), anatomie ORL ou hygiène de vie (surpoids, alcool, tabac) figurent parmi les causes. Un ronflement régulier peut entraîner fatigue, somnolence ou indiquer une apnée du sommeil.
Ronflement chez la femme : ce qu’il faut savoir
Longtemps considéré comme un problème typiquement masculin, le ronflement touche en réalité un grand nombre de femmes. En France, près d’une femme sur quatre ronfle régulièrement. Cette proportion augmente avec l’âge, notamment après la ménopause. Pourtant, le sujet reste souvent passé sous silence, par pudeur ou parce qu’il est encore perçu comme atypique.
Le ronflement est causé par la vibration des tissus des voies aériennes supérieures lorsque l’air passe difficilement pendant le sommeil. Si ce bruit est parfois occasionnel et sans conséquence, il peut aussi cacher un trouble respiratoire du sommeil plus grave, comme l’apnée.
Les causes du ronflement chez la femme
Le ronflement chez les femmes peut avoir de multiples origines. S’il est parfois temporaire ou lié à un facteur isolé, il peut aussi résulter d’un ensemble de causes combinées : changements hormonaux, caractéristiques anatomiques, mode de vie ou encore conditions médicales particulières. Comprendre ces causes permet d’agir plus efficacement sur les ronflements chroniques. Détaillons ensemble les principaux facteurs impliqués.

Changements hormonaux et vieillissement
Les bouleversements hormonaux influencent fortement la qualité du sommeil et la tonicité des tissus musculaires respiratoires. En particulier, certaines périodes clés de la vie d’une femme, comme la ménopause ou des troubles endocriniens spécifiques, peuvent accentuer les ronflements. Explorons ces facteurs en détail.
Ménopause et baisse des œstrogènes
La ménopause entraîne une baisse naturelle des œstrogènes et de la progestérone. Ces hormones jouent un rôle essentiel dans le maintien du tonus musculaire, y compris celui des muscles du pharynx. Leur diminution favorise donc le relâchement des tissus, ce qui augmente le risque de ronflement. De plus, la redistribution des graisses après la ménopause, notamment autour du cou, peut aggraver le phénomène.
Après 50 ans, près d’une femme sur deux commence à ronfler régulièrement en raison de la ménopause et du relâchement musculaire. Ce phénomène est physiologique, mais peut devenir gênant s’il n’est pas pris en charge.
Autres troubles hormonaux féminins
Certaines pathologies endocriniennes touchant les femmes peuvent accentuer les ronflements. L’hypothyroïdie, par exemple, ralentit le métabolisme et peut provoquer une prise de poids et une perte de tonicité musculaire. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), en raison de son impact sur le poids et les hormones, est également un facteur à considérer.
Grossesse et ronflements accrus
Durant la grossesse, plusieurs changements corporels favorisent le ronflement, surtout au troisième trimestre. La prise de poids, la congestion nasale due aux modifications hormonales, et la pression exercée par l’utérus sur le diaphragme peuvent réduire le passage de l’air.
On estime que jusqu’à 41 % des femmes enceintes ronflent en fin de grossesse. Ce symptôme est généralement temporaire et disparaît après l’accouchement. Toutefois, il peut être le signe de complications comme une prééclampsie ou un risque accru d’accouchement prématuré, d’où l’importance d’en parler à son médecin.
Facteurs anatomiques et ORL
Une anatomie particulière peut gêner la libre circulation de l’air pendant le sommeil :
- Une cloison nasale déviée,
- Des amygdales volumineuses,
- Un palais mou trop long,
- Une luette hypertrophiée,
- Une langue imposante.
Ces caractéristiques peuvent être naturelles ou résulter d’affections comme les allergies, les rhinites chroniques ou les polypes nasaux. Elles créent une obstruction partielle des voies aériennes supérieures, provoquant une turbulence de l’air et donc des ronflements.
Surpoids, âge et conditions physiques
Le surpoids est un facteur très fréquent de ronflement, chez les femmes comme chez les hommes. L’excès de tissus adipeux au niveau du cou peut comprimer les voies respiratoires. Avec l’âge, les muscles perdent de leur tonus, notamment ceux du pharynx, ce qui aggrave le risque de vibration tissulaire durant le sommeil. Les femmes de plus de 50 ans sont ainsi de plus en plus concernées par le ronflement, souvent de façon progressive.
Hygiène de vie et facteurs aggravants
Certaines habitudes de vie favorisent l’apparition ou l’aggravation des ronflements :
- Consommation d’alcool le soir, qui relâche excessivement les muscles de la gorge ;
- Prise de sédatifs ou de somnifères ;
- Tabagisme, qui irrite les muqueuses respiratoires ;
- Fatigue chronique, perturbant la qualité du sommeil ;
- Dorsal sleeping : dormir sur le dos facilite le recul de la langue vers l’arrière, obstruant partiellement les voies respiratoires ;
- Repas lourds ou tardifs, qui perturbent la digestion et le repos nocturne.
Ces facteurs peuvent se cumuler et créer un cercle vicieux entre mauvaise hygiène de vie, sommeil non réparateur et ronflement chronique.
Conséquences du ronflement chez la femme
Le ronflement chronique peut avoir des répercussions notables sur la santé physique et mentale des femmes :
- Sommeil de mauvaise qualité : micro-réveils, sommeil fragmenté, manque de récupération ;
- Fatigue et somnolence diurne : difficulté à se concentrer, baisses d’énergie, risques accrus d’accidents ;
- Maux de tête matinaux, sensation de gorge sèche ou irritée ;
- Irritabilité, anxiété, voire symptômes dépressifs ;
- Retentissement conjugal et social : tensions dans le couple, honte ou repli sur soi.
Sur le long terme, un ronflement non traité peut être lié à des troubles cardiovasculaires comme l’hypertension, notamment lorsqu’il est associé à un syndrome d’apnée du sommeil.
Ronflement féminin et apnée du sommeil : gare au SAOS !
Le ronflement, surtout s’il est intense, irrégulier ou s’accompagne de pauses respiratoires, peut être le symptôme d’un syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS).
Signes d’alerte
- Somnolence excessive durant la journée ;
- Ronflements très sonores et réguliers ;
- Pauses respiratoires observées par le partenaire ;
- Sensation d’étouffement ou de suffocation la nuit ;
- Sueurs nocturnes, cauchemars.
Chez les femmes, les symptômes peuvent être plus atypiques : insomnie, dépression, troubles de la mémoire. Cela explique en partie le sous-diagnostic du SAOS féminin.
Quand consulter
Il est important de consulter un médecin ou un spécialiste du sommeil si les symptômes sont présents. Des examens comme la polysomnographie peuvent détecter la présence d’apnées et orienter vers un traitement adapté.
Comment arrêter de ronfler ? – Solutions et traitements
Améliorer son hygiène de vie (prévention de base)
- Perdre du poids si nécessaire ;
- Éviter alcool, tabac et somnifères ;
- Dormir sur le côté ;
- Adopter un rythme de sommeil régulier ;
- Manger léger le soir.
Astuces et remèdes anti-ronflement
- Surélever la tête avec un oreiller ergonomique ;
- Humidifier la chambre et se laver le nez ;
- Faire des exercices pour muscler la langue et la gorge ;
- Utiliser des dispositifs comme les bandelettes nasales ou les dilatateurs internes.
Dispositifs médicaux contre le ronflement
- Orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) : efficace, sur mesure via un dentiste ;
- Mentonnières ou oreillers spécialisés ;
- Appareil à pression positive (CPAP) en cas de SAOS avéré.
Traitements médicaux et chirurgicaux
- Radiofréquence, laser pour raidir le palais ;
- Chirurgies ORL en cas d’obstruction anatomique sévère ;
- Consultation indispensable avant toute intervention.
FAQ – Questions fréquentes sur le ronflement féminin
Pourquoi les femmes ronflent-elles ? Les changements hormonaux, la grossesse, le surpoids, certaines affections ORL ou l’hygiène de vie peuvent favoriser les ronflements chez la femme.
Le ronflement est-il dangereux pour la santé ? Un ronflement chronique peut révéler une apnée du sommeil, source de fatigue, hypertension ou troubles cardiovasculaires.
Comment faire cesser le ronflement de ma femme ? Changer la position de sommeil, améliorer les habitudes de vie, utiliser des dispositifs anti-ronflement ou consulter un spécialiste sont des solutions à envisager.
Quand consulter en cas de ronflements importants ? Dès que le ronflement perturbe la qualité de vie, s’accompagne de pauses respiratoires ou de fatigue importante, une consultation médicale s’impose.